Notre mission de « Pierres Vivantes » !
ANNEE A. 05° Dimanche de Pâques. Léguevin . 17 et 18 ai 2014
« Vous êtes chargés d’annoncer les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » disait l’Apôtre Pierre. Tel est le privilège de ceux qui, par leur baptême, reconnaissent en Jésus ressuscité le visage même de Dieu : celui qui voit Jésus-Christ voit le Père. Par sa parole et par ses œuvres, Jésus révèle le Père. C’est pourquoi il est, pour tous les hommes « le Chemin, la Vérité, la Vie ».
Jésus est le Chemin. Suivre le Christ, c’est découvrir l’amour de Dieu pour tout homme. Jésus nous montre comment devenir enfants du Père, comment aimer Dieu et nos frères, comment servir Dieu et le prochain, comment pardonner.
Jésus est la Vérité parce qu’il est la Parole du Père ; il est la plénitude de la révélation. Le suivre, c’est trouver le sens de la vie, « aimer le bon droit et la justice », comme nous le rappelle le psalmiste, c’est participer à la construction d’un monde où chacun est respecté et aimé.
Jésus est la Vie. Il donne, à chacun la vraie Vie. Vivre, c’est aimer, et toute la vie de Jésus au milieu des hommes est une révélation de l’Amour donné, partagé. Suivre le Christ, c’est donc croire à l’Amour de Dieu malgré les tensions toujours présentes dans les communautés chrétiennes depuis les origines.
Ainsi donc, par notre baptême, nous sommes invités à suivre le Christ pour découvrir toujours plus une Vie nouvelle. Et pour décrire cette vie nouvelle, l’apôtre Pierre compare les chrétiens aux pierres du Temple, avec cette différence que les pierres sont habituellement mortes et que nous sommes au contraire des Vivants. A la suite du Christ, pierre angulaire, nous sommes les pierres vivantes de ce Temple nouveau qu’est l’Eglise, Corps du Christ.
Il y a quelques années parut un livre pour la catéchèse intitulé « Pierres vivantes ». Lors de sa première édition, la couverture représentait simplement un édifice, la cathédrale de Créteil ; c’était une erreur de casting comme on dit. L’Eglise, en effet, n’est pas primordialement constituée de ces édifices, de ces cathédrales de pierre, si belles soient-elles. Par exemple, l’église de Léguevin n’est pas limitée à la beauté, la simplicité des lieux et des briques, elle est avant tout ce peuple diversifié de membres transformés par le baptême. Pour aller dans ce sens, la deuxième édition du livre « Pierres Vivantes » présenta en couverture les fidèles sortant de la messe, en une joyeuse assemblée : l’erreur était corrigée.
Nous sommes les pierres vivantes au sein d’un peuple heureux de croire au Christ ressuscité et de vivre une existence nouvelle.
Alors quelle pierre vivante suis-je ?
Suis-je la pierre des bords de chemin sur laquelle immanquablement on vient butter et qui ralentit ainsi la progression des autres ?
Suis-je le caillou qui n’a nulle prise et roule de-ci de-là au gré des coups qu’il reçoit et sur lequel il ne faudra pas compter pour une réalisation durable ?
Suis-je la pierre aiguë qui blesse les doigts de celui qui voudrait s’en servir et qui se heurte ainsi à ma mauvaise humeur, mon impatience ou mon égoïsme ?
Suis-je cette pierre qui s’effrite dès que le maçon tente de la tailler pour mieux l’agencer, parce que je ne fais aucun effort pour consolider ma foi ?
Suis-je au contraire cette pierre dure à tailler mais qui ne blesse pas l’artisan, pierre solide à souhait sur laquelle viendront s’agencer les autres pierres jusqu’à devenir l’Eglise, Peuple de Dieu dans laquelle nous sommes heureux de nous retrouver rassemblés dans l’amour de Jésus-Christ, animés par l’Esprit Saint ?
Mais attention : Dans la cité, dans la paroisse, dans les équipes, dans la communauté, dans la famille, je tiens toute ma place mais pas toute la place. Je suis bien à ma place, mais je cherche sans cesse à donner de la place aux autres. C’est là tout un chemin de conversion personnelle et ecclésiale que je ne peux faire qu’avec le Christ, lui qui est « le Chemin, la vérité et la Vie ».