Répondre à Son appel !
Année B / 2° Dimanche du Temps Ordinaire. Léguevin. 17 et 18 janvier 2015
Dieu ne s'impose pas, mais se propose bien souvent par l'intermédiaire de croyants qui aident à le reconnaître, à le nommer. Les textes d'aujourd'hui nous présentent deux de ces «relayeurs» de la foi. Dans la première lecture, le prêtre Eli a reconnu l'appel de Dieu à Samuel et a indiqué à l'enfant comment y répondre. Dans l'évangile, Jean Baptiste a désigné à ses disciples Jésus Christ, qu'ils vont suivre. Mais ils sont innombrables, les croyants qui ont fait découvrir Dieu et le Christ et qui ont permis à l'Église de s'étendre au monde entier, jusqu'à notre assemblée d'aujourd'hui.
Une question se pose : nous mêmes, comment avons nous rencontré Jésus Christ ?
Beaucoup d'entre nous sont nés dans une époque encore organisée autour de la religion, ont été baptisés dès la naissance et portés par l'entourage familial. Certains ont suivi sans heurts le chemin de l'éducation et de la pratique chrétiennes. D'autres ont peut être « tout abandonné » en cours de route, puis sont revenus à la suite d'une rencontre marquante. Quelques uns, issus de familles non croyantes, et impressionnés par le rayonnement de tels ou tels chrétiens qu'ils côtoyaient, sont devenus catéchumènes. Des enfants ou des jeunes ont suivi des copains au « caté » ou à l'aumônerie pour « voir ce que c'était », puis ont continué... Quelle que soit notre démarche, c'est bien grâce à d'autres chrétiens que nous sommes réunis ici !
Cependant, depuis plusieurs décennies, nous assistons à un effondrement de la pratique !
Même dans des familles pratiquantes, les enfants s'éloignent de l'Eglise et les petits enfants ne sont plus toujours baptisés. Face à ces situations, nous nous posons des questions : nos paroles et nos actes, nos engagements... reflètent ils le Christ présent dans nos vies ? Comment être des chrétiens convaincants qui donnent envie de suivre Jésus Christ ? Comment nous mettre à son service en servant l’Eglise et les autres ?
Il y a plus de cinquante ans, le concile Vatican Il donnait déjà une réponse avec le document « L’Église dans le monde de ce temps » : les chrétiens, écrivait il, doivent partager « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps ». Par notre présence active auprès de tous les exclus, nous montrerons que le Christ marche encore aujourd’hui sur les chemins des hommes.
Parallèlement à cette vigilance critique, il y a l'annonce explicite de la foi chrétienne.
Beaucoup d'enfants et d'adolescents débutent la catéchèse puis arrêtent, au mieux après la confirmation, souvent dès la première communion, quand ce n'est pas juste après avoir reçu le baptême. Pour continuer leur découverte de Jésus-Christ, les enfants ont besoin de catéchistes à l'écoute de leurs questions et de leurs doutes, les ados ont besoin d'animateurs qui les accompagnent, même sur des chemins non balisés, pour faire naître en eux le désir d'aller plus loin dans la rencontre avec le Christ ; les grands jeunes ont besoin d'adultes suffisamment solides pour résister au découragement et les convaincre, par leur persévérance, que la foi qu'ils leur proposent «vaut le coup ». Enfin les adultes « recommençants » et les nouveaux baptisés ont besoin d'une communauté paroissiale qui les accueille et les soutienne.
Ne doutons pas, par ailleurs, que des temps de rupture avec l'agitation du quotidien ou des lieux dont la beauté renvoie à l'oeuvre du Créateur facilitent la rencontre avec Dieu ; de belles et joyeuses liturgies, des symboles utilisés à bon escient... renvoient à sa grandeur. On sait que des retraites spirituelles avec des temps de silence et dans des lieux appropriés emportent souvent l'adhésion enthousiaste de jeunes qui, en temps normal, paraissent ne pas pouvoir vivre sans baladeur ou portable ! Pensons aux grands rassemblements tels que les J.M.J., les rencontres de Taizé !
Le chantier est vaste, et les possibilités d'action sont assez variées pour que, chacune, chacun, là où nous sommes, nous puissions répondre à l’appel que nous recevons de Jésus qui nous invite à donner avec Lui un sens à notre vie. Saurons-nous lui dire : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute ! »