Pèlerinage en Terre Sainte...
Comme une réponse à un appel, je suis partie en pèlerinage en Terre sainte du 21 mars au 1 avril 2019, avec un groupe de 15 pèlerins, chrétiens convaincus ou personnes en recherche, et un prêtre accompagnateur, Philippe Hourcade , au style "électron libre".
Dès le départ, il a posé un 1er jalon, celui de ne pas oublier 4 lettres : ITEC, "ici tout est compliqué"...et pourtant dans nos rencontres, ça doit se transformer en 3 autres lettres IBM
I= Inchallha - Si Dieu le veut
B= Boucram- Demain
M= Malech- pas grave... et tout ira bien!
Il nous a apporté un contenu riche en références bibliques qui venaient s'inscrire dans les lieux que nous découvrions. La parole semblait s'incarner dans la réalité des lieux que l'on découvrait. Parfois, je croyais que Jésus, un apôtre, Marie ou Joseph allaient apparaître sur le chemin que l'on empruntait.... Mais c'était juste Le bédouin Ibrahim avec son âne Choucho qui nous a suivi dans un bout de désert de Saint Georges Koziba, en nous proposant ses services.
Cet "épisode" nous renvoie au Samaritain dans l'Evangile de Luc. Dans la tradition des Pères de l'Eglise, le Samaritain est le Christ qui prend soin de l'Homme blessé, et l'Hôtelier est le peuple de Dieu. L'homme blessé c'est l'humanité qui par le mal, est dans une mort spirituelle. Le Christ peut nous éveiller à la Vie.
La radicalité du désert peut amener à la prise de conscience d'une omniprésence du Seigneur dans notre vie. Et pourtant le Prophète Elie nous dit "que le Seigneur parle dans le bruit d'une brise légère"... et l'on comprend l'importance de faire silence devant le Saint sacrement, ou tranquillement dans notre chambre ou n'importe où, pour laisser entrer cette brise légère.
Je ne peux en un texte, raconter toutes les grâces reçues durant ce pèlerinage, mais je peux évoquer les lieux où l'émotion et les pleurs ont transpercé mon âme.
A Nazareth, dans la magnifique basilique de l'Annonciation quand j'ai choisi de me recueillir devant le Christ en croix, les larmes ont inondé mes yeux.
Au lac de Tibériade, immense et poissonneux, ressemblant à une mer , entouré de coteaux verdoyants et fleuris à cette époque de l'année, lorsque je suis rentrée dans la minuscule grotte des Béatitudes située juste au-dessus du lac, la présence ressentie du Christ a fait monter les larmes en moi.
A Bethléem , aujourd'hui ville arabe en territoire palestinien , encerclée par le mur de sécurité d'Israël avec un check point à l'entrée, après une longue attente dans la basilique, un par un, nous avons franchi un escalier qui descendait au lieu où serait né Jésus, symbolisé par un trou dans lequel nous introduisions à tour de rôle une main durant quelques brèves secondes . Après ce geste, nous avons rejoins le jardin cloître autour de la basilique, pour un temps de recueillement, durant lequel mon corps entier fut secoué par des sanglots, avec une impression de déposer mes péchés et ceux de ma famille, quelques visages connus se présentant à moi.
...Ce pèlerinage m'a enracinée un peu plus dans ma Foi. Mais mon questionnement reste: pourquoi ai-je été choisie , touchée par Dieu pour "recevoir" la Foi? Alors que je suis issue d'une famille où l'on ne parlait pas de Dieu et où la pratique catholique se contentait de l'unique célébration des baptêmes, mariages et funérailles plus par tradition que par conviction.
A l'exemple de Marie qui a été réceptive à la parole de l'Ange Gabriel, je veux honorer de mon mieux avec humilité et confiance "la faveur" qui m'a été accordée de recevoir la Foi , et à poursuivre mon chemin de" chercheur de Dieu ", en me mettant au service de son Eglise, en recherchant à ouvrir mon coeur et tout mon être à la présence de Dieu pour la faire rayonner vers les autres.
Michèle