Courons avec endurance l’épreuve !
Courons avec endurance l’épreuve !
Etant affecté par le décès de mon beau frère cette semaine et accaparé par la célébration de ses obsèques à Arcachon, je me suis inspiré largement de divers documents pour rédiger cette homélie.
En lisant les textes de ce dimanche, nous pourrions retenir comme message l’invitation au courage de la foi. Dans un langage très sportif, la lettre aux Hébreux nous appelle à marcher à la suite de Jésus notre entraîneur ; la vie chrétienne est comparée à une course, et des spectateurs déjà parvenus au but nous encouragent à suivre leur exemple.
La course de la foi est une épreuve de fond. Ce type de compétition ne se gère pas comme un sprint. Le coureur doit adopter le train voulu sans précipitation, économiser son souffle et ses muscles pour reprendre ses forces. Il sait que le but s’atteint dans la régularité jusqu’à l’ultime effort au bon moment dans la dernière ligne droite.
Le croyant peut être comparé au coureur de fond. Certes, souvent on démarre avec beaucoup d’enthousiasme… mais attention il faut maintenir la tension vers le but, comme le sportif ne cesse d’avoir les yeux rivés sur la ligne d’arrivée. Le chrétien doit avoir « les yeux fixés sur Jésus qui est à l’origine et au terme de la foi ».
Alors que reste-t-il de mes premiers élans de foi ? Où en suis-je aujourd’hui ?
- Ne suis-je pas tenté de me laisser gagner par la lassitude,
- d’abandonner ma pratique de la prière,
- de baisser les bras à la moindre difficulté,
- de moins défendre mes convictions religieuses dans ce monde se paganisant de plus en plus ?
Suis-je prêt, comme Jérémie, à être persécuté parce que je proclame sans concession la Parole de Dieu ? Serai-je considéré comme « Prophète de malheur » comme le Christ lui-même « a enduré la croix en méprisant la honte de ce supplice » ?
Il est allé jusqu’au bout de la mission que le Père lui avait confiée. Il a contesté les déviations du judaïsme de son époque, bravé les autorités religieuses, annoncé l’Evangile à contre-courant des idées reçues. N’est-il pas venu mettre la division dans le monde pour que tout homme puisse faire en lui-même la lumière entre le bien et le mal.
Alors où en suis-je dans mon discernement ?
- Quelle est la vérité de mes gestes religieux ?
- Dans l’amour, quelle est mon exigence de pureté et de fidélité ?
- Quel usage je fais de mon argent et de mes biens ?
- Quelle est ma capacité de résistance au chant des sirènes médiatiques et publicitaires ?
Si la foi est un combat individuel, il est aussi une force de contestation collective quand les chrétiens s’engagent ensemble pour la vérité et la justice. Leur foi les porte à affirmer positivement et joyeusement leurs convictions bien souvent dans la défense de la dignité de l’homme créé à l’image de Dieu : refus de la guerre préventive, rejet des atteintes à la vie humaine, combat contre les violations des droits du juste, du faible et de l’innocent… (Cf : Laudato si’ du Pape François)
Au terme de notre réflexion, nous pouvons en conclure que la vie du baptisé, qui veut suivre le Christ, est une option décisive : il faut prendre position… pour ou contre Jésus. C’est ce qu’on appelle un dilemme ! La foi, dit Jésus, devrait passer avant tous les liens affectueux et familiaux les plus sacrés…
N'ayons pas peur de courir avec endurance cette épreuve !