La Jérusalem nouvelle est déjà bien là, sur terre, un petit espace où les plus humbles et fragiles sont au 1er rang et existent vraiment
Je fais à la fois partie de l'Hospitalité diocésaine Notre-dame de Lourdes de Toulouse et de l'Hospitalité N-D de Lourdes, cette dernière fonctionnant avec 10 000 bénévoles environ et accueillant dans la ville mariale les pélerinages de toutes les régions de France et de beaucoup de pays étrangers aussi.
Pour moi, ces deux services sont complémentaires :
- d'une part être avec les malades du diocèse et les accompagner dans leur pélerinage et leur vie quotidienne du lever au coucher lors de notre weed end d'avril et des quatre jours à la fin d' août,
- d'autre part, revenir à Lourdes une semaine ou deux pour assurer un service. Par exemple je sers à l' accueil Marie Saint-Frai, plus petit que celui de Notre-Dame, mais qui peut recevoir 500 malades quand même, et je peux être affectée selon les
besoins :
- à la porterie (prêt de fauteuils roulants à tous les pélerins qui viennent à Lourdes),
- ou à la cafétéria,
- ou dans les étages (pour la vaisselle, les repas, le ménage et les chambres)
afin que tout soit impeccable quand un pélerinage arrive.
Sur les sanctuaires, je suis disponible pour renseigner et guider.
J'accompagne les malades ainsi depuis 14 ans environ et à Lourdes, je me suis engagée en 2004 après 5 ans de formation. Quand je suis revenue vers le Seigneur, j'ai ressenti un appel très précis et fort et, en moi, un besoin d'agir pour les autres. Alors j'ai redécouvert Lourdes émerveillée et je me suis dit qu'il n'y avait pas à chercher loin géographiquement et dans le temps :
la Jérusalem nouvelle était déjà bien là, sur terre, un petit espace privilégié où pour une fois les plus humbles et les plus fragiles sont au 1er rang et existent vraiment, un monde à part, auquel il m'est offert de participer, où l'on rencontre Jésus souffrant dans chaque visage.
C'est ainsi que mon âme se trouve en accord avec le monde qui l'entoure.
Servir, c'est toujours apprendre :
- à être vraiment présente pour les pèlerins, à obéir aux responsables,
- à connaître mes limites aussi,
- à appréhender l'Evangile de manière concrète,
car dans ces temps forts de partage et d'oubli de soi, je suis aussi en pélerinage moi-même, finalement.
A travers ces expériences de vie, ces échanges de cœur à cœur, à la fois très simples et intenses, je me nourris spirituellement. Paradoxalement, c'est la personne invalide qui me guide, me montre le chemin ; Dieu me parle à travers elle.
Fin août, je reviens dans mon quotidien, épuisée, mais renouvelée, dans une sorte d' état de grâce.
Merci à Marie qui m'a fait signe !
ML